VA A BÉTHEL
Témoignage du frère Lisungi MBULA
Chapitre 1 : Dans l’antre du diable
Introduction
Chers Frères et Soeurs en Christ! Je vous salue au nom du glorieux Seigneur et Sauveur JESUS-CHRIST! Avant de commencer ce témoignage, je vous convie à lire tous avec moi le Psaume 27:1:
L’Éternel est ma Lumière et mon salut,
De qui aurai-je crainte?
L’Éternel est le refuge de ma vie,
De qui aurai-je peur?
Mon nom est LISUNGI MBULA. Je suis né au Zaïre (RDCongo), le ler Janvier 1955, dans la zone d’ISANGI. Sous-Région de TSHOPO, Région du Haut-Zaïre (Province Orientale), dans une famille chrétienne protestante Baptiste. Comme la majorité des habitants de ma Sous-Région, mon père était pécheur. C’est donc grâce à la vente des produits de la pêche que mon père subvenait aux dépenses de la famille et de ma formation scolaire.
L’histoire que je vais vous raconter est une suite d’événements mystérieux que j’ai personnellement vécus. Je vous préviens que les faits que vous allez lire dépassent tout entendement naturel. J’ai pratiqué la magie pendant plus de dix ans. Vous n’êtes pas obliges de me croire. En revanche, je serai quitte de mes obligations après vous avoir raconté ces faits. Telle est la mission que j’ai reçue du Seigneur JESUS, à savoir dévoiler ces choses longtemps cachées.
Je sais qu’il y aura parmi vous des personnes qui verront mal mes propos. A celles-là, je demande de vous en prendre non à moi, mais à Celui qui m’a envoyé vers vous. Mon but, en vous apportant ce témoignage, est de dévoiler au grand jour les ruses du diable et de libérer, avec l’aide du Seigneur bien sûr, certains de nos frères et soeurs qui sont encore malheureusement liés à Satan et à ses pratiques ténébreuses par ignorance, selon qu’il est écrit : Mon peuple périt faute de connaissance (Osée 4:6).
Pendant plus de dix ans, le diable m’a tenu dans cette ignorance, en essayant de me convaincre que sa puissance était au-dessus de toutes les puissances. Mats Dieu est Amour, Il m’a relevé de la boue où j’étais et j’écris maintenant tout ce qu’Il a fait pour mon âme en guise de témoignage. Alléluia!
Je n’ai pas pratiqué la magie par aventure, mais plutôt par nécessité. Les circonstances de la vie, et surtout la pauvreté de mes parents, ont été pour beaucoup dans cette conduite.
Après mes études primaires et secondaires à Yangambi, je me suis dit qu’il serait mieux que je continue mes études supérieures. Ainsi, je pourrais travailler une fois pour toutes, au lieu d’interrompre mes études, de travailler pendant un temps, puits de continuer les études. J’ai quitté Yangambi pour Kisangani en 1973.
A Kisangani, j’habitais chez ma cousine. Cette dernière se débrouillait tant bien que mal pour nourrir sa famille. Mon beau-frère était sans emploi, et ma présence chez elle l’indisposait. Parfois, pendant la nuit, il battait sa femme parce que, d’après lui, elle ne lui fournissait pas assez de nourriture, chose qu’elle ne faisait d’ailleurs pas. J’ai vite compris que mon beau-frère ne voulait plus de moi chez lui… Quant à vous, mes chers frères et soeurs en Christ, pratiquez l’hospitalité! (Romains 12: 13).
Il m’arrivait parfois de rester à jeun pendant deux ou trois jours. J’avais maigri, J’étais sale et souvent malade. Ma situation sociale était connue de tous, tant par mes camarades que par un grand nombre de mes professeurs. J’étais à bout, ne sachant que faire, sinon abandonner mes études et rentrer chez moi. Mais l’idée du chômage me chagrinait. Je persistai donc, tout en priant.
Je demandais à Dieu de me venir en aide. Toutes mes prières restaient lettre morte. J’en étais venu jusqu’à douter de l’existence de Dieu. Je me disais: « Mon père est chrétien et il prie tous les jours. Chaque dimanche, il assiste au culte et donne son offrande s’il en a la possibilité. Pourtant, il demeure toujours pauvre. Moi aussi, je vis la même situation: je suis très pauvre, souffrant, affamé, et très sale. Quel mal avons-nous commis, mon père et moi, pour que le Ciel puisse nous punir ainsi? Le DIEU miséricordieux, le DIEU Tout-Puissant dont mon père m’a tant parlé avec admiration, existe-t-Il réellement? S’Il existe, pourquoi permet-Il que je passe par de telles épreuves? » Devant toutes ces questions demeures sans réponse, j’en étais venu à conclure que Dieu n’existait pas, et que c’étaient les prêtres et les pasteurs qui L’avaient créé dans le but de nuire aux naïfs. La réalité était claire et nette: Dieu n’existait pas! Tel était mon raisonnement.
Longtemps après, j’ai compris pourquoi Dieu n’exauçait pas mes prières. Je priais et demandais à Dieu, sans pour autant recevoir ce que j’avais demandé, parce que je demandais mal. Je demandais non pour accomplir les plans de Dieu en moi, mais plutôt pour assouvir mes propres désirs (Jacques 4:3).
Un jour, mon professeur de Botanique Systématique m’invita chez lui. En cours de route, Il me dit avoir entendu ses collègues se plaindre à mon sujet. Alors il me proposa d’habiter chez lui. J’accueillis cette bonne nouvelle avec une grande joie. Je déménageai aussitôt de chez ma cousine, pour me rendre dans ma nouvelle habitation. Chez mon professeur, ma condition sociale s’améliora. Je recouvrai la santé et je consacrai la plupart de mon temps à mes études.
L’initiation
Un soir, alors que je révisais mes cours, mon professeur entra clans ma chambre, et me dit:
– » Je trouve que tu es bien ici, et tes études vont bon train. Mais une chose est certaine: si tu continues dans la vie à cette allure sans aucune protection, tu ne feras pas long feu. Car, sans ce moyen que je veux mettre à ta disposition, tu pourras peut-être terminer tes études et travailler, mais tu demeureras toujours pauvre et malheureux. Je vois comment tu te sacrifies pour aider les tiens. C’est bien, je l’approuve.
D’ailleurs, c’est l’une des raisons qui me poussent à te venir en aide. Heureusement pour toi, car j’ai songé à ton avenir. Je te demande une chose: sois patient et courageux, car je te remettrai une puissance. »
Quatre jours après cette entrevue, mon professeur m’amena un catalogue. Il me parla de le lire tranquillement et attentivement. Il m’accorda trois jours pour le lire. Après quoi, je devais choisir, parmi les différents sujets présentés, ceux qui m’avaient intéressé. Le catalogue en question traitait de sujets de la vie courante, et de prières d’incantations magiques. Il y était question de la magie, surtout des applications des phénomènes magiques aux différents domaines de la vie courante. Du fait que j’étais étudiant, je choisis les sujets qui avalent trait à mes occupations. J’ai donc choisi le « bic magique, » la « pilule égyptienne. » et le « mouchoir magique. » A côté de chaque sujet figurait une légende qui présentait l’utilité et le mode d’emploi de chaque article.
Un jour après la remise du catalogue et de mes préférences au professeur, il m’amena le bic, le mouchoir, ainsi que la pilule égyptienne. Soulevant chaque objet l’un après l’autre, le professeur me dit:
– « Ce bic magique a le pouvoir d’écrire tout seul. Il suffit de le mettre entre les feuilles lors d’un examen, et il écrit tout seul les bonnes réponses. Mais pour ne pas attirer l’attention des autres participants, tu pourras faire semblant d’écrire, ou de griffonner n’importe quoi sur la page. A la correction, le correcteur ne verra que les bonnes réponses… Cette pilule égyptienne a pour fonction de stimuler les mémoires faibles. » Le professeur me tendit la pilule et partit chercher de l’eau. Il me demanda d’avaler la pilule en buvant l’eau qu’il m’avait donnée, ce que je fis. Ensuite, il poursuivit:
– Ce mouchoir de domination servira à imposer ta volonté aux autres. Il te suffira de le passer deux fois sur ton visage et toutes tes suggestions seront admises à l’unanimité.
Le professeur s’assit et me considéra en silence d’un air grave. On aurait dit un père qui voulait confier à son fils une tâche qu’il savait d’avance pénible. Puis il me dit ceci:
– Pendant deux ans, tu ne devras manger que des aliments crus.
A partir de cette date, il ne me fut plus possible de manger des aliments préparés, ni même sales. Car il faut utiliser de la chaleur pour la fabrication du sel, et le sel était aussi interdit. Je ne me nourrissais que de fruits, d’œufs crus, et de certaines racines comme des tubercules: carottes, manioc, patates douces. etc…. Je pouvais obtenir ces aliments sans peine, du fait que je vivais chez le professeur. Après deux ans, je repris un régime alimentaire normal.
Je ne peux continuer la suite de ce témoignage sans vous préciser que le professeur polonais dont il est question ici est un prêtre de l’Église Catholique Romaine. Le fait qu’il m’ait invité à vivre chez lui avait suscité en moi des sentiments de culpabilité, à cause des conclusions que j’avais hâtivement tirées concernant la non-existence de Dieu. Car je m’étais dit que Dieu existait quand même, et que c’était Lui qui avait envoyé Son serviteur à mon secours.
Quel ne fut donc pas mon étonnement de voir un prêtre catholique m’initier à la magie indienne! L’attitude de ce prêtre confirmait en moi l’idée que Dieu n’existait pas réellement. En effet, si Dieu existait, c’étaient les prêtres qui avaient le plus de chance de mieux Le connaître, du fait de leur position privilégiée. D’après le catéchisme de l’Église Catholique Romaine, les prêtres ont pour rôle de servir d’intermédiaires entre Dieu et les fidèles. Malgré le fait que ce prêtre célébrait la messe chaque jour, il connaissait la vérité, et cette vérité était que Dieu n’existait pas. C’est pour cela qu’il me révélait le chemin par excellence, celui de la magie, donc celui du bonheur. Tel était mon raisonnement à ce moment-là.
Une année après que le professeur m’ait interdit de consommer des aliments préparés, je constatai une grande transformation dans mon être. J’étais devenu très intelligent. Je pouvais lire dans les pensées de mes interlocuteurs. Je pouvais connaître leur identité, leur date de naissance et leur adresse, sans qu’ils ne m’aient rien dit auparavant. Tous les cours me semblaient être de simples révisions. Durant les quatre années passées dans l’enseignement supérieur, je ne fis que me distinguer, de la préparatoire au troisième graduat. Lorsque les deux années d’observance du régime alimentaire imposé par le professeur furent accomplies, ce denier ne cacha pas sa satisfaction à mon égard. Il me promit d’entamer des choses sérieuses avec moi. Il me dit:
– Mais avant d’en arriver là, je vais te remettre une protection.
A partir de ce moment, je pus manger tous les aliments de mon choix et consommer toutes les boissons possibles. L’interdiction était levée. Deux semaines passèrent, après que le professeur m’eut promis la protection en question. Il m’amena un nouveau catalogue intitulé: « ATLAS DE BONNE CHANCE EN TOUTES CHOSES. » Cette fois, sans consulter mon point de vue, il m’indiqua un sujet dans le catalogue, et me dit:
– Je te remets la GRANDE FORCE DIVINE DU GRAND ASHANTI.
A l’aide d’une paire de ciseaux, il coupa une mèche de mes cheveux et la mit dans un flacon. Ensuite, il préleva un peu de poussière sous mon talon droit et l’enveloppa dans du papier blanc. Il m’expliqua:
– Ces choses ainsi prélevées de ton corps serviront à te garder, dans les moments difficiles.
Il déposa ces choses dans un tiroir, puis ajouta:
– Cette force divine a le pouvoir de te protéger contre les balles, les morsures de serpents, les sorciers, contre la mort par noyade, par le feu, par asphyxie ou par accident… Elle te donne aussi une protection contre tout ennemi visible ou invisible. Bref, contre tout danger et tout mal.
Le professeur tira une bague à six bijoux de sa poche, me la donna et me dit:
– Ce talisman te donnera la force nécessaire pour lutter contre vingt et une personnes, et de les vaincre. Tu pourras dépasser les lois physiques de la nature au gré de ta volonté: l’apesanteur, l’altitude, l’espace et le temps…
L’expérimentation
Doté de toutes ces puissances et de ces protections, je résolus de les expérimenter. Ce n’est pas que je doutais de la véracité des paroles du professeur, mais je voulais d’abord tester ma puissance, et ensuite me prouver à moi-même que j’étais important. C’est en vue de ces choses que je mis volontairement du poison dans ma nourriture. Lorsque j’approchai ma main du bocal qui contenait la nourriture empoisonnée, il se brisa de lui-même en plusieurs morceaux, avant même que ma main ne le touche.
Un jour, des amis tentèrent de m’empoisonner. Ils déposèrent une couche d’acide sulfurique en poudre dans l’assiette qui m’était réservée, et m’invitèrent à dîner. Ce ne serait pas trop dire que d’ajouter que je savais à l’avance que mon assiette était empoisonnée. Si j’avais refuse de manger. Ils se seraient doutés de quelque chose, ou qu’un traître parmi eux m’avait informé de leur infamie. Alors, pour convaincre mes amis de ma supériorité sur eux, il me fallait manger ce plat empoisonné. Devant tout le monde, mon assiette tomba au moment on ma fourchette toucha les aliments, renversant ainsi son contenu. Puis tard, mes amis s’excusèrent et me confessèrent leur acte. Ils me dirent que leur mauvaise conduite à mon égard leur avait été dictée par ma vantardise et mon orgueil à leur égard.
Ce qu’ils disaient était vrai. Je voulais qu’ils sachent que je n’étais plus un homme ordinaire. Mon but était atteint, car à partir de cet incident, mes amis rectifièrent leur position à mon égard. Ils me considéraient comme un surhomme, protégé par des êtres invisibles. Aucun deux ne pouvait plus penser du mal de moi sans éprouver des sueurs froides. C’était là mon désir : la folie des grandeurs. J’étais donc invulnérable. Les femmes ne me disaient rien qui vaille. Mais, avec mon mouchoir magique, je pouvais briser leur volonté et les obliger à faire ce que je voulais qu’elles fassent.
Un jour, je me disputai une femme avec un militaire, un commando, uniquement pour me faire de la publicité. Ce commando était réputé pour sa méchanceté dans la région. Lorsqu’il apprit mes amours avec sa concubine, il battit violemment cette dernière. La pauvre femme ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait. Elle dépensait l’argent du commando à mon profit.
Une fois, il arriva que le commando fut informé par les parents de la fille de ma liaison avec elle. En réalité, cette femme aimait bien son amant, mais, du fait qu’elle était sous mon pouvoir, c’est-à-dire sous l’envoûtement, elle ne pouvait agir à l’encontre de ma volonté. Cette situation était connue de tous et tout le monde en parlait. Le commando était devenu la risée de toute la population de Kisangani. Il était dépassé par le succès que j’avais auprès de sa petite amie, malgré les corrections qu’il lui infligeait. Poussé par la jalousie, car c’était pour lui une question de dignité et d’amour-propre, le commando décida de me tuer. Le pauvre homme ne savait pas qu’en agissant ainsi, il réalisait mes plans. Il prit donc la décision de m’éliminer. Seul restait à déterminer l’endroit où aurait lieu mon exécution.
Après m’avoir filé pendant plusieurs jours, chose que je savais d’avance, le commando me croisa dans un lieu inhabité. C’était vers 18h30, il faisait un peu sombre. En réalité, c’était moi-même qui avais organisé cette rencontre fortuite, car cette situation n’avait que trop duré, il fallait y mettre un point final. Le commando s’approcha de moi sans mot dire. Il sortit un revolver de l’une des poches de son pantalon, le dégaina, et tira à trois reprises dans ma direction, à bout portant. L’écho des coups de feu se répercuta dans les arbres. Je sentis comme un chatouillement l’impact des balles sur la peau de ma poitrine et de mon ventre. Je me grattai la peau aux endroits où j’avais senti le chatouillement, et je me retrouvai avec les trois balles dans la main. Dans un geste sublime, je les tendis au commando, en lui disant de tirer encore s’il en avait envie. Aucun témoin n’avait assisté à cette scène. L’acte s’était déroulé avec une telle rapidité que son cerveau n’eut pas le temps d’enregistrer cette information. Le soldat resta ébahi, sans comprendre ce qui lui arrivait. Je compris vite qu’il n’avait plus du tout envie de tirer. Il avait perdu la tête et était devenu comme un fou. En réalité, il était bien devenu fou.
Quel orgueil fut le mien, lorsque j’expérimentai que même les balles tirées à bout portant ne me causaient aucun tort! L’impossible n’existait plus pour moi. Je pouvais voler dans les airs à la manière d’un oiseau, je pouvais traverser une porte ou passer à travers un mur, je pouvais me rendre invisible si je le voulais, etc… Je réalisais que si Dieu existait, je devais moi même être Dieu, ou que je n’étais pas loin de l’être! Je n’avais rien en perspective, mais j’étais craint et respecté comme je le voulais. Rien ni personne ne pouvait m’inquiéter.
Plusieurs jours après cela, un ami vint me dire qu’il avait entendu dire qu’il y avait un couvent de soeurs catholiques ici à Kisangani, l’une des conditions d’admission était qu’il fallait que la postulante soit vierge. Cette nouvelle m’intéressa beaucoup. L’idée me vint de vérifier cette Information sur place. Le soir venu, je me rendis invisible. Je connaissais plusieurs manières de me rendre invisible.
Je me rendis au couvent, en état d’invisibilité. Je pénétrai sans problème dans le dortoir des religieuses, et là, je me rendis visible. Utilisant mon mouchoir magique, je me rendis maître de toute volonté contraire à la mienne, et j’abusai de ces pauvres religieuses, qui ne purent ni crier ni demander du secours, car tout se déroula en dehors de leur volonté. Mon forfait achevé, je repartis comme j’étais venu.
Le lendemain matin, comme pour signer mon acte, je revins au couvent et je demandai aux religieuses si elles étaient toujours vierges. Certaines d’entre elles reconnurent en moi le visiteur nocturne. Faute de preuves et compte tenu de la bassesse de cet acte, aucune n’osa porter plainte contre moi. Certaines religieuses pleurèrent la perte de la virginité qu’elles avaient consacrée au Seigneur.
Chers frères et soeurs en Christ, aujourd’hui encore je me remémore ces faits honteux. Ma mémoire me fait revivre l’atrocité de cet acte, et je revois la scène de ces jeunes religieuses pleurant la perte de leur chasteté promise au Seigneur… Plus tard, je réalisai la gravité de mon péché lorsque je découvris ces écrits:
Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est extérieur au corps. Mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps (1 Cor. 6:18).
Je remercie Dieu pour l’abondance de Sa grâce à mon égard. Gloire a Dieu!
Il m’arrivait parfois de faire certaines représentations magiques en plain air pour amuser la galerie et pour me rendre populaire. A l’aide d’un fil que les femmes utilisent pour tresser les cheveux, je pouvais arrêter un véhicule en pleine marche, et le forcer à reculer sans que le fil se coupe. Cela faisait énormément plaisir aux spectateurs, et les gens venaient en masse pour admirer ce phénomène.
En réalité, ce n’était pas le fit qui exerçait une pression quelconque, mais la légion d’esprits qui étaient à mon service, et qui poussaient le véhicule en arrière. Le fit n’était là que pour faire illusion. Telle était la face connue de la magie que je pratiquais. En dehors de ces représentations, personne ne pouvait soupçonner ce que j’étais réellement dans la magie, hormis bien sûr le professeur et quelques initiés. J’étais bien connu à Kisangani. Même les petits enfants connaissaient mon nom et chantaient mes exploits. On parlait partout de mot.
Cette notoriété me valut quelques problèmes sérieux. Un jour, sans savoir le motif que l’on me reprochait, je vis des agents de l’ordre public venir avec un mandat d’amener qui portait bien mon nom. Je les suivis sans protester, afin de savoir ce qui m’était reproché, et connaître par la même occasion l’identité de mon plaignant. Lorsque nous fûmes arrives à la Gendarmerie, l’officier chargé de l’instructioin de l’affaire ordonna à ses agents de me jeter au cachot. Avant que les gendarmes se saisissent de moi, je trouvai le temps de dire à l’officier:
– Citoyen Adjudant, sachez bien que quel que soit le motif, je ne peux être arrêté, jugé, condamné, battu ou emprisonné que si je le veux.
Mes paroles furent comme de l’essence jetée sur une flamme. C’est-à-dire qu’elles attisèrent la colère de l’officier. C’était pour lui une grande insulte que je lui tienne un tel langage en public. Aidé par deux gendarmes, il me bouscula avec une grande brutalité dans le cachot, dont il verrouilla la serrure. Il empocha la clef, afin que personne ne vienne a me libérer sans d’abord passer par lui. De retour dans son bureau, il me trouva assis dans le fauteuil. Lorsqu’il entra, je lui dis:
– Viens, assieds-toi et causons.
Mais mon interlocuteur n’avait plus envie de causer avec moi. En regardant son visage, je vis s’exprimer toute une série d’émotions. De la sérénité, il passa à la colère, puis à un grand étonnement, pour terminer par un sourire béat, hagard, sans expression aucune. L’homme avait perdu le nord et se mit à courir dans la pièce à la manière des petits enfants qui jouent au jeu de cache-cache. Ce n’était pas beau à voir. Bref, l’Adjudant était devenu fou.
Voyant ce qui lui était arrivé, j’eus pitié de lui. Je courus l’attraper, et lui remis son esprit en place grâce à quelques paroles magiques apprises du professeur.
– C’est de ta faute! lui dis-je, quand il eut recouvre ses sens. Je repris:
– Si tu avais écouté mes paroles, nous n’en serions pas là.
Pour le consoler, je lui avais donné un gilet pare-balles. Plus tard, il s’ensuivit une bonne camaraderie entre l’officier et moi. L’incident fut vite oublié. Bien que détenant toute cette puissance, je n’avais pas la paix pour autant. Au début, je ressentis la joie de posséder une force dont d’autres personnes ne pouvaient même pas soupçonner l’existence. Mais, avec le temps, mes désirs augmentaient. Les objets ou les actes qui me procuraient de la joie s’estompaient dans ma mémoire du fait de la monotonie. Comme dit un proverbe: » L’habitude est une seconde nature. » Je trouvais qu’il était normal que les choses se déroulent comme je les faisais. Plus rien ne m’étonnait, et plus rien ne me procurait de la joie. Je remarquai que tout ce que je faisais ne me profitait réellement pas. J’étais populaire, mais sans un sou.
Je fis part de cette situation au professeur. Ce dernier me répondit qu’il m’avait tout donné. Il suffisait que je le désire pour obtenir tout l’argent dont j’avais besoin. Avec la bague à six bijoux que je possédais, je pouvais faire disparaître des objets de plus de 50 kgs à plus de 50 mètres de distance. Sur le champ, le professeur me donna un objet qu’il appela « tube magique. » Il me dit:
– Ce tube a plusieurs applications dans le domaine de la magie. Tu peux avec ce tube lire, voir, garder, déplacer, chercher, calculer, évaluer… Il y a plusieurs façons d’obtenir de l’argent. Je ne veux pas t’initier à toutes ces méthodes d’un coup. Mais nous les étudierons progressivement. La première méthode est appelée « vol malin. » Cette méthode consiste à commander aux esprits errants de vous apporter de l’argent. Vous pouvez spécifier le lieu, la quantité, l’heure et la nature de cet argent. Lorsqu’il apparaîtra, il sera accompagne d’un chiffre. Ce chiffre indique le temps que tu dois mettre pour le dépenser. Cet argent est volé dans des magasins ou des banques par des esprits errants, voici à présent les conditions relatives au « vol malin »:
– avec cet argent, tu ne pourras acheter aucun bien durable.
– à l’heure convenue, tout l’argent devra être dépensé.
– Tu vois qu’en dehors de ces deux conditions, tu peux faire de cet argent tout ce que tu veux. Voici la punition réservée à ceux qui ne respectent pas nos exigences : soit ils meurent, soit ils deviennent fous.
Quelques explications sont nécessaires pour une meilleure compréhension. Nous appelons cette méthode « vol malin, » parce que le vol ne sera pas découvert, du fait que l’argent sera remis à sa place avant que le propriétaire ne se rende compte de sa disparition. Tu ne dois pas acheter des articles durables, car tout doit disparaître à l’expiration du délai imparti. Ce qui fait que si tu gardes cet argent, tu risques de mourir. Après avoir acheté un article non durable, si l’argent que tu remets au vendeur est mis ensemble avec de l’argent ordinaire, cet argent disparaîtra en même temps que l’argent ordinaire, après le délai. On n’obtient rien pour rien dans ce monde, mon fils. Cet argent ordinaire qui disparaît sert à renflouer les caisses secrètes, et servira plus tard à acquérir d’autres clients. Si nous sommes sans pitié pour les récalcitrants, c’est parce que si l’argent n’est pas épuisé, c’est nous qui devons combler le vide qui manque. Donc, si le client meurt. C’est pour qu’il vienne travailler pour nous pour rembourser l’argent que nous avons dû verser à sa place. Si le client devient fou, c’est que l’argent ordinaire disparu a suffi à combler les pertes, sans que nous subissions de dommage. Mais le client sera quand même puni pour avoir enfreint les ordres, et aussi pour nous avoir fait travailler pour rien. Expérimente d’abord cette méthode. Lorsque tu découvriras ses inconvénients, je t’enseignerai une autre possibilité. Souviens-toi de mes paroles: patience et courage. En attendant, amuse-toi bien!
Je retins bien chaque mot prononcé par le professeur. Quelques jours après cet entretien avec le professeur, après avoir pesé le pour et le contre du « vol malin, » je me décidai à l’expérimenter. Assis dans mon salon, je mis à exécution les procédures destinées à obtenir de l’argent. Tout comme me l’avait dit le professeur, je spécifiai bien les données: le lieu, l’heure, la quantité ou le nombre, et enfin la nature des espèces demandées.
Pour le lieu et l’heure, j’avais indiqué que l’argent apparaisse sur la table de mon salon à quatorze heures. En ce qui concerne la quantité et la nature de l’argent, j’avais spécifié vingt kilos en coupures de dix zaïres. Je commis une erreur en ce qui concerne la quantité, car, à quatorze heures, une montagne de billets de banque en coupures de dix zaïre apparut sur la table. Il y avait une note au destinataire indiquant le chiffre dix. Ce qui indiquait que j’avais dix heures devant moi pour évacuer de ma table cette montagne d’argent.
Après calcul, je trouvai qu’il me faudrait avoir tout dépensé à minuit juste. Une joie mêlée de crainte s’empara de moi lorsque j’empochai des quantités de billets de banque afin d’aller les dépenser. A la sortie de ma chambre, la première personne que je croisai fut le domestique du professeur. Il me demanda une cigarette, et je lui remis 500 zaïres en coupures se dix. Poursuivant mon chemin, j’empruntai un taxi pour qu’il me dépose au centre-ville, vers les magasins. Je remis au conducteur le quintuple du prix normal de la course. Pour ne pas éveiller sa curiosité, je le complimentai en lui disant que c’était parce qu’il m’avait conduit rapidement à l’endroit souhaité que je lui faisais cette faveur.
En ville, je contemplai les articles à travers les vitrines des magasins. Une chemise attira mon attention. Au moment où j’allais entrer pour l’acheter, j’entendis une voix qui me disait:
– Pas d’articles durables!
Cette voix m’était familière, c’était celle du professeur. Je me dis, en m’éloignant du magasin:
– Le professeur m’aime beaucoup, il ne veut pas que je meure ou que je devienne fou. C’est pourquoi sa voix me parvient jusqu’ici pour me prévenir du danger de la désobéissance.
Je dirigeai mes pas vers un restaurant européen. Puisqu’il m’était interdit d’acheter des articles durables, autant dépenser pour la nourriture, pour me venger. Je commandai des mets coûteux. Tout l’argent que j’avais emporté était épuise. Je hélai un taxi et informai le conducteur qu’il recevrait le prix de sa course lorsqu’il m’aurait ramené à l’endroit où il m’avait pris. J’eus un haut-le-corps en arrivant dans le salon où se trouvait l’argent. L’argent que j’avais pris avant de sortir avait été remplacé par d’autres billets. Etait-ce la réalité ou avais-je rêvé? Je ne sais pas. Il était 15 heures à ma montre, et l’argent était encore très abondant sur la table. J’empochai une grande quantité d’argent, supérieur à la première, et je sortis. J’étais tourmenté par l’idée qu’à mon retour, je trouverais peut-être une autre quantité d’argent qui aurait remplacé ce que j’avais emporté.
Le chauffeur m’attendait au volant de sa voiture. Sans mot dire, je pris place à côté de lui. Mes idées étaient ailleurs. Je me dis que celui-ci en aurait pour son compte quand il verrait sa caisse vide le lendemain matin. Le taxi me déposa à la même place où il m’avait pris, c’est-à-dire au restaurant européen, je lui remis une importante somme d’argent, sans rien lui dire, car lui-même était conscient que je l’avais fait attendre longtemps.
Ce jour-là, certains de mes amis se trouvaient dans le restaurant. Je me souviens avoir offert une tournée générale à mes frais. Tout le monde mangea et but à mes frais. Cela me faisait du bien de sortir l’argent de mes poches pour le dépenser à la vue de tout le monde Avant que mes convives ne terminent leur consommation, j’exigeai la facture. Je payai cash et je m’éclipsai, de peur que certains curieux ne se mettent à poser des questions sur la provenance de cet argent. Je fis plusieurs va-et-vient entre la maison et le centre-ville pour évacuer les 20 kgs de billets de 10 zaïres.
Cela peut vous paraître simple. Mais dépenser une telle somme en 10 heures, à Kisangani, en 1976, n’était pas chose facile. A 22 heures, il y avait encore une grande quantité d’argent sur la table. Une sueur froide s’empara de moi, et je fus saisi d’une peur atroce: peur de mourir, peur de devenir fou. Je me rappelai les paroles du professeur lorsqu’il me recommandait le courage et la patience. Un peu de calme revint alors en mol. Je me dis que j’avais encore deux heures devant moi, et qu’il n’était pas question de me laisser aller au découragement. Il fallait changer de tactique de dépense.
Oh! Mes chers frères et soeurs, il est meilleur de travailler pour Jésus que pour Satan! Car le joug de Jésus est doux et Son fardeau léger (Mat. 11:30). Je me rappelle encore cette nuit comme si c’était hier. Je jetai l’argent en l’air dans une cérémonie funèbre, dont je ne connaissais même pas le défunt! J’entrai avec précipitation dans un bar, et je demandai aux consommateurs quels étaient leurs goûts. Puis je vidai mes poches devant eux sans pour autant toucher à un seul verre, de peur de m’enivrer, et de ne pas pouvoir dépenser tout l’argent que je possédais. C’était pitoyable. Maranatha! Viens, Seigneur Jésus!
Vers 23h30, II ne me restait plus que quelques liasses de billets de banque sur la table. Le domestique du professeur, au lieu d’acheter seulement la cigarette qu’il m’avait demandée, s’était aussi payé à boire. Pendant tous les va-et-vient que j’avais faits, j’avais remarque une forme allongée dans la cour, mais je ne savais pas que c’était le domestique. Le pauvre homme, appliquant le principe romain disant qu’il faut profiter du jour, avait dépensé tout l’argent. A présent, il dormait dans la cour, ivre-mort.
A minuit, il ne me restait plus un sou, et je pus pousser un » ouf » de soulagement. Cette nuit-là, dans mon lit, je réfléchis à tout ce que j’avais fait dans la soirée, en contemplant le plafond de ma chambre. Je conclus qu’à l’avenir, je ne demanderais que des sommes inférieures à 20 kilos.
Quelques jours plus tard, j’eus à nouveau recours au » vol malin. » Cette fois-ci, je m’abstins de grossir la quantité, de peur de revivre la même situation que la première fois. Je remarquai que le temps fixé pour dépenser l’argent n’était pas constant dans chaque cas: il variait en fonction de la quantité demandée. Plusieurs jours passèrent. Je constatai que l’argent, obtenu par la méthode du « vol malin » ne m’était d’aucune utilité. Il m’était défendu d’acheter un simple slip, pas même un mouchoir de poche. Si je tentais de le faire, je risquais la folle ou la mort. Mes parents étaient toujours pauvres. J’étais incapable de leur venir en aide. Je ne pouvais pas leur envoyer mon argent, de peur qu’ils ne le mettent avec leurs économies, et que le tout disparaisse lorsque le délai imposé aurait expiré.
Je me décidai à aller trouver le professeur afin qu’il me donne une autre possibilité de trouver de l’argent. Avant de me révéler cette possibilité, le professeur me donna un conseil:
– Tu es encore trop jeune pour comprendre le problème de l’argent. Fais ta demande à cette adresse et attends de connaître leur réponse.
Il me remit une adresse en Inde. Après son départ, je rédigeai précipitamment ma demande d’argent à expédier en Inde par vole occulte. On se sert alors d’esprits pour acheminer le courrier. Cette méthode est réputée pour sa rapidité. Un retard de 5 minutes est rare quand on utilise ce moyen. Les boites postales utilisables peuvent être les toilettes, les lits, le buffet, les tables, les armoires, etc…
Cinq minutes plus tard, je reçus la réponse, dont voici le contenu:
« Vous, Zaïrois qui demandez de l’argent, sachez bien que l’argent n’achète pas l’argent, ou qu’un zaïre n’achète pas un zaïre, Et puis cet argent ne peut pas vous parvenir tout seul. Bonne compréhension. » Au bas de la lettre, il y avait, en guise de signature, un cercueil et une tête de mort. La lettre était écrite, signée et cachetée à l’encre rouge. Je l’amenai au professeur après l’avoir lue. Ce dernier, sans même y jeter un coup d’oeil, me dit:
– C’est comme je te l’avais dit, mon fils. Dans ce monde, il n’y a rien pour rien. Je trouve que tu es encore trop jeune pour comprendre.
La réponse du professeur et celle de la lettre sous-entendaient que, pour recevoir l’argent dont j’avais besoin, il fallait que je sacrifie une vie humaine. Je répondis au professeur que je n’avais personne sacrifier pour obtenir de l’argent. Je préférais mourir pauvre comme mon père, plutôt que d’être riche et responsable d’une vie humaine sacrifiée dans le but de satisfaire certains besoins passagers. Tuer une personne? Je n’en revenais pas! Mon émoi fit Sourire le professeur. Il me suggéra une troisième possibilité d’obtenir de l’argent. II me dit:
– J’accepte que tu aies encore des scrupules pour sacrifier une vie humaine. Je te comprends du fait de ton âge. Je sais que lorsque le besoin se fera davantage sentir, tes scrupules disparaîtront. En attendant, je t’informe qu’il existe une troisième possibilité, qui est d’ailleurs la plus répandue parmi les magiciens. Si tu veux, je te remettrai deux cachets. Le premier cachet te fera être aimé par les femmes. Aucune femme au monde ne pourra résistera ton appel, même si tu étais laid. Elle viendra et tu feras d’elle ce que tu voudras. Le second cachet a le pouvoir de faire concevoir une femme que tu connaîtras, même si elle est stérile. N’oublie pas que si tu t’unis à une femme, tu formes un seul corps avec elle. Ainsi, au lieu de te sacrifier toi même, tu peux sacrifier ta propre chair qui est ta femme, ou ton propre sang qui coule dans les veines de tes enfants. Pour éviter la perte de ces personnes chères, ce qui cause du chagrin, n’oublie pas que tu pourras faire ceci: chaque fois que tu coucheras avec n’importe quelle femme, tu pourras relever son nom et lui remettre une importante somme d’argent en guise de cadeau. Le nom ainsi relevé sera inscrit sur une liste. Plus tard, si le besoin s’en fait sentir à notre quartier général, tu n’auras qu’à rayer un nom de cette liste, et la personne’ dont le nom sera barré sur la liste mourra.
– En réalité, cette personne ne meurt pas de manière absolue, car, après ce que l’on appelle « mort, »son âme ira travailler pour ton compte, à la recherche de nouvelles sommes d’argent à te remettre. Si cela ne t’arrange pas de coucher avec n’importe quelle femme, tu pourras prendre des » bureaux, » (c’est-à-dire une deuxième ou troisième femme). Les enfants qui naîtront de ces unions seront inscrits sur la liste. Lorsque le besoin s’en fera sentir au quartier général, tu effaceras un nom de cette liste et l’enfant mourra. On te remettra une importante somme d’argent en guise de récompense, de telle sorte que les cérémonies de deuil seront faites avec pompe. Personne ne songera à te soupçonner de la perte de l’enfant, pas même la mère en tous cas. Pour ceux qui t’entourent, toutes les larmes versées et tout l’argent dépensé prouveront l’attachement et l’affection que tu éprouvais pour la personne décédée.
Chose étrange, toute cette théorie ne m’intéressa pas du tout. L’idée de sacrifier une vie humaine pour jouir de l’argent me répugnait énormément. J’acceptai donc mon sort. Je me résignai à ma condition. Cette résignation se poursuivit sans que je trouble le professeur avec mes problèmes d’argent.
J’ouvre une parenthèse avant de poursuivre ce témoignage, dans le but de prévenir mes soeurs des ruses du diable. Gare à vous, mes soeurs, si vous aimez le luxe et le prestige. Gare à vous si vous acceptez de devenir « deuxième ou quatrième bureau »… Mes soeurs, si vous n’êtes pas mariées, ne vous prostituez pas. Priez plutôt Dieu afin qu’il vous donne un mari. Car il est écrit: » Il les créa homme et femme » (Genèse 1:27). JESUS-CHRIST notre Seigneur, en qui nous avons foi a fait plusieurs promesses, dont voici l’une d’elles: » Si vous demandez quelque chose en mon Nom, je le ferai » (Jean 14:14).
En acceptant de devenir un « bureau » (c’est-à-dire la deuxième ou troisième femme d’un autre), vous vous prostituez. Vous souillez votre corps qui est, ne l’oubliez pas, le temple du Saint-Esprit (1 Cor. 6:18-19). En outre, vous risquez de tomber sur un magicien en quête d’une âme qu’il pourra offrir à son maître. Si tel est le cas, vous perdez automatiquement votre vie. Pour vous qui êtes mariées, si vous remarquez que votre mari porte des bijoux sur son corps, ne pensez surtout pas que cela lui sert d’ornement. S’il est un magicien, ces objets lui servent de point de contact entre lui et ses maîtres. Vous remarquerez peut-être que les affaires de votre mari prospèrent de plus en plus, et vous vous direz que vous avez de la chance d’être tombées sur un homme chanceux en affaires. Oui et non. Oui, s’il n’est pas magicien, et non s’il l’est. En effet, les magiciens et les adeptes de certaines sectes obscures obtiennent leur argent par des voles occultes. Le diable est rusé. Si un nouveau client signe un pacte d’argent avec lui, il ne lui accorde pas tout de suite des millions, mais il lui en donne progressivement de plus en plus: un débit de boissons, un bar, Un « hôtel, » des voitures…
Le principe du diable est le suivant: puisque vous vous servez de cet argent pour entretenir votre vie et subvenir à vos dépenses, en retour vous devez payer de votre vie tous ces bienfaits. Toutes ces importantes sommes d’argent que vous gaspillez pour entretenir votre « standing » sont en fait le prix de votre sang, celui de vos enfants, que vous détruisez par votre ignorance. Vous mourrez prématurément, non pas pour que votre âme aille se reposer en attendant l’avènement du Seigneur, mais plutôt pour aller travailler à la recherche d’autres sommes, destinées à combler les vides que vous avez causés en satisfaisant vos caprices.
Pendant tout le temps que j’ai passé au service du mal, j’ai remarqué que le diable avait plus d’emprise sur les femmes que sur les hommes. Il se servait beaucoup des femmes pour accomplir ses desseins maléfiques. Votre seule arme, c’est la prière et la foi.
Il se peut que quelqu’un vous offre, lors d’une fête ou d’anniversaire, des bijoux en guise de cadeau. Si cette personne fait de la magie vous constaterez une anomalie dans votre vie, en particulier le manque de sang fréquent chez les enfants. Ou alors, si vous avez l’habitude de garder vos économies chez vous, d’importantes sommes d’argent disparaîtront sans que vous puissiez en comprendre La raison. Tout cela à cause des bijoux qui vous ont été offert, ou que vous aurez même achetés.
Les bijoux que nous rencontrons dans la vie ne sont pas tous fabriques à partir de minerais. J’en connais qui proviennent d’ailleurs.
Au pays de la déesse Maharashathie
Aucun des possibilités ou méthodes pour obtenir de l’argent mises à ma disposition par le professeur ne satisfaisait mes désirs. Mon souci était de jouir de l’argent comme tout le monde, sans qu’il me soit fixe des limites dans le temps. Par » tout le monde, » j’entendais les hommes riches. Je désirais obtenir l’argent qui pouvait me permettre d’aider mes parents à Yangarnbi, de fonder une famille plus tard, etc.. Malgré le fait que je pratiquais la magie, j’éprouvais de l’amour pour : les miens. Je songeais parfois aux moyens qui pouvaient me permettre d’améliorer leurs conditions de vie. J’avais pensé à leur envoyer l’argent du « vol malin, » car toutes les autres méthodes nécessitaient 1e sacrifice d’une vie humaine, chose que je détestais. C’était pourtant 1a seule possibilité de leur venir en aide. Mais je n’utilisai pas cette méthode pour aider ma famille, car cet argent devait disparaître après expiration du délai.
J’étais convaincu que je ne jouissais pas réellement de l’argent comme je l’entendais. C’est pourquoi j’allai trouver le professeur. Je lui demandai de bien se rappeler s’il ne pouvait pas trouver une possibilité d’obtenir de l’argent sans sacrifice humain, et de l’argent qui ne disparaîtrait pas. Le professeur énuméra les trois possibilités mises à ma disposition, puis il se tut. Je crus qu’il n’avait plus d’autres ressources, qu’il était à bout, et que c’était la raison pour laquelle il me rappelait ses bienfaits. Après un moment de silence, il haussa les épaules, comme pour exprimer la résignation, puis il me dit:
– Alors, il te faut une femme.
Je ne compris pas le sens de la du professeur.
Je me dis: « Aurait-il l’intention de me prendre une fille en mariage ou l’aurait-il déjà fait sans me prévenir? »
Le professeur revint me voir trois jours après notre entretien. Il m’expliqua ceci:
– fois passée, je t’ai parlé d’une femme, comme solution à ton problème. Tu sais que la femme satisfait presque tous les besoins de l’homme. Autrement dit, c’est vers la femme qu’aboutissent tous les besoins de l’homme, en dehors des besoins corporels personnels. Nous allons voyager au pays de la déesse Maharashathie. C’est là que nous allons trouver une femme capable de résoudre tes problèmes. Mais, avant d’y ailler, il est nécessaire de nous imposer une certaine discipline corporelle et psychique. En effet, toutes nos protections et nos puissances sont sans effet dans son univers. Cette discipline consiste à jeûner, tout en récitant certaines prières incantatoires dans un ordre précis, pendant une durée de cinq jours. Ce traitement a pour but d’endurcir nos coeurs contre les tentatives de la déesse. Elle a beaucoup de piéges dans son univers. Si quelqu’un succombe à l’une de ses tentations, ou si quelqu’un lui plait, il est difficile de prendre le chemin du retour. Ce serait alors la mort. Tu vois qu’il est plus facile d’entrer au pays de la déesse que d’en sortir. Du fait que la majorité de sa population est féminine, la déesse laisse difficilement partir ses hôtes masculins, pour qu’ils rentrent dans leur pays. A ma connaissance, voici quelques-uns de ses pièges: la crainte, la peur, l’étonnement, la panique. etc… Il faut nous abstenir d’un des sentiments que je viens de citer. Je sais que nous n’y arriverons Pas par nos propres moyens. C’est pourquoi nous devons observer ce jeûne de cinq jours pour implorer la clémence de la déesse Maharashathie et pour maîtriser notre volonté, c’est-à-dire ne pas faire ce que nous voudrions, et ne pas faire ce que nous ne voudrions pas faire.
Chers frères et soeurs en Christ, vous voyez comment pour ne pas être séduit par des démons, j’ai dû jeûner pendant cinq jours, dans le but d’atteindre des objectifs démoniaques. A combien plus forte raison nous, qui sommes enfants de Dieu, devrions-nous prier et jeûner pour résister aux convoitises du monde (1 Cor. 9:25)! C’était une parenthèse.
Il existe à Kisangani, Chef-lieu de la région du Haut-Zaïre, une rivière du nom de TSHOPO, affluent du fleuve Zaïre. Un barrage hydro-électrique y a été érigé avant son confluent avec le fleuve Zaïre, formant ainsi une chute d’eau appelée » force de l’Est » à Kisangani. C’est un endroit stratégique pour l’économie de la Région du Haut-Zaïre, de par l’énergie hydroélectrique produite. Les militaires y montent la garde 24 heures sur 24. C’est à cet endroit appelé « force de l’Est » que nous nous retrouvâmes, le professeur et moi, cinq jours plus tard, dans la nuit, vers une heure du matin.
La lime avait disparu depuis longtemps. II faisait sombre. Un vent frais balayait nos visages. Seuls les bruits des insectes au bord de l’eau troublaient le silence de la nuit. L’eau coulait toujours, poursuivant sa course folle entamée depuis bien longtemps.
Nous nous approchâmes en silence de la chute d’eau. Cinq soldats Bérets Verts montaient la garde, fusil en main. Tous les militaires s’endormirent après que le professeur eut prononcé quelques conjurations d’hypnose magique. Tout me paraissait comme dans un rêve. Nous nous approchâmes du bord de l’eau sans qu’aucun militaire ne nous intercepte. Le professeur se mit à invoquer la manifestation de la déesse Maharashathie, par des prières occultes accompagnées de gestes cabalistiques. Un grand silence s’établit autour de nous. Le vent cessa de souffler et les insectes arrêtèrent de chanter.
Un énorme et grand serpent jaillit de l’eau. Ce serpent avait sept têtes. Il émanait de chaque tête une sorte de lumière qui éclairait la surface de l’eau et ses environs. Le tronc du serpent mesurait la même circonférence que celle du tam-tam de Béthel, c’est-à-dire 1,80 mètre de diamètre. En d’autres circonstances, l’apparition d’un tel serpent aurait pu bien m’effrayer. Mais, à ce moment-là, cela me laissa froid. Tous ces événements, et ceux qui suivirent, ne provoquèrent aucune réaction en moi, tout me paraissait normal. Une femme apparut au-dessous du serpent, une femme d’une rare beauté, de type indien. Elle se présenta:
-Je suis la déesse Maharashathie de l’Inde, pour vous servir.
Le timbre de sa voix exprimait une excessive féminité. Le professeur dit: Nous venons, O déesse Maharashathie, vous rendre visite et solliciter une aide que vous seule dans tout univers pouvez nous fournir.
– Vous êtes mes hôtes. Alors soyez les bienvenus dans mon univers. Suivez-moi s’il vous plait. Au moment où elle nous demanda de la suivre, elle se retourna pour nous montrer le chemin de son univers. Un événement extraordinaire se passa sous mes yeux. L’eau, le serpent et les ténèbres disparurent pour faire place à un monde irréel et féerique. Pour la première fois de ma vie, mes yeux découvraient un monde différent de celui dans lequel je vivais jusque-là.
Il y avait une lumière qui ne provenait ni du soleil, ni de la lune. La couleur du firmament était violette. Je ne remarquai pas de vie végétale. A la place du sol, il y avait une substance comparable à du goudron mélange avec du ciment, le tout étant recouvert de verre…
Je n’ai jamais visité de ville américaine ou européenne, mais j’imagine qu’une telle ville ne peut pas exister sur la terre. Nous étions les hôtes de la déesse.. Elle nous fit visiter son univers. Presque toute la population était composée de femmes. Mon impression était que toutes ces femmes se ressemblaient. Elles étalent toutes d’une égale beauté. Rien ne troublait le calme, la sérénité et la paix de ce monde mystérieux. La population était gentille, accueillante et hospitalière.
La visite terminée, nous nous rendîmes à la résidence de la déesse. Après quelques minutes de repos, la déesse nous convia au banquet offert en notre honneur, Il y avait beaucoup d’invités au banquet, entre autre la reine, les princesses et les duchesses. Au cours du banquet, le professeur voulut exposer le mobile de notre visite, mais la déesse l’en empêcha, disant qu’on aurait tout le temps pour en parler plus tard. Apres le repas, le professeur et La déesse se retirèrent dans un autre appartement de la résidence. La reine, ainsi que d’autres invites, me tinrent compagnie en l’absence du professeur. Je me tourmentais déjà de l’absence prolongée de la déesse et du professeur, lorsque je les vis sortir de la salle ou ils s’étaient retirés. Le professeur me fit comprendre par un signe de tête que tout s’était bien passé. Il fallait donc que nous rentrions. Je pris congé de mes hôtes, puis, accompagné de la déesse, nous repartîmes vers l’endroit par lequel nous étions entrés. Pendant le trajet, la déesse me tint familièrement la main.
Nous arrivâmes à notre point de départ. II se produisit une chose, et l’univers occulte disparut pour faire place à la rivière et au serpent à sept têtes. La déesse était avec nous et me tenait toujours par la main, à la manière de vieux amis. Elle nous dit au revoir et me lâcha la main. Elle se retourna et disparut de notre vue. Les lumières qui provenaient des sept têtes du serpent géant, ainsi que le serpent lui-même, disparurent aussi dans l’eau, nous laissant dans une grande obscurité.
Autour de nous, la vie avait repris. Les soldats étaient toujours endormis, sous l’hypnose. Il nous fallait faire vite et regagner la maison, de peur que les personnes très matinales ne nous voient et ne se posent des questions sur notre présence en un pareil lieu à 4h30 du matin. De retour dans la cité, chacun alla dormir pour récupérer le sommeil perdu au cours de ce remarquable voyage. Dans l’après-midi de la même journée, le professeur vint me trouver et m’expliqua ceci:
– Lorsque je me suis éclipsé avec la déesse, je lui ai expliqué ton problème. Elle me confia qu’il y avait en toi une force qui l’attirait excessivement vers toi. Elle avait cru que je lui amenais un adepte et insista beaucoup pour que tu restes encore quelque temps là bas. Je lui ai fait connaître la raison de notre visite. Elle tenait beaucoup à toi, à tel point qu’elle a propose de venir personnellement te servir. J’ai refuse, car si j’avais accepte, elle serait venue et t’aurait persuade un jour de la suivre dans son pays. Tu l’aurais fait, car elle est bien plus puissante que toi. Je la suppliai de se désintéresser de toi. Elle refusa catégoriquement, mais, vu mon insistance, elle finit par accepter. Mais, en revanche, elle t’a fixé des conditions difficiles, que tu devras remplir si tu veux avoir une femme qui pourra résoudre tes problèmes d’argent et qui comblera tous tes désirs. Attention, mon fils! Tu es libre toutefois de refuser si ces conditions s’avèrent être au-dessus de tes moyens. Mais sache bien que si tu refuses, tu peux aussi dire adieu à tes projets d’argent. Voici ce que tu dois faire si tu veux continuer. Cette nuit, tu trouveras à ton chevet un paquet de 17 cartes. Chaque carte présente la photo d’une femme, parmi ces 17 photos, tu choisiras celle qui te plaira le plus, et tu feras un signe au-dessus de la carte. C’est cette femme qui deviendra ta femme. Le professeur m’expliqua ensuite comment je devais arranger la grande table de mon salon, pour préparer la visite que devaient me faire ces 17 femmes. Il poursuit:
Tu seras réveillé à minuit par les visiteuses. Ce seront les 17 femmes figurant sur les cartes. Mais garde-toi bien de faire ton choix dès ce soir. Elles viendront pour te séduire de différentes manières, pour te faire succomber. Si tu réussis à résister jusqu’à 4 heures, heure de leur départ, tu connaîtras ta femme, car elle ne partira pas avec les autres. C’est celle que tu auras choisie sur les cartes. Gare à toi, mon fils, si tu succombes au charme de l’une d’entre elles, qui ne soit pas celle que tu avais choisie! Car celle que tu auras connue t’emportera dans le monde ou nous étions hier. Autrement dit, tu mourras dans noire monde, mais tu continueras à vivre dans le pays de la déesse. C’est là l’une des conditions posées par la déesse. Alors, pour ne pas courir le risque de te tromper, tu dois résister jusqu’au départ de toutes les autres. Bon! Maintenant, je crois t’avoir tout dit en détail. A toi de décider.
Je n’avais pas le choix. Je me dis que si je refusais ces conditions, le professeur ne serait pas content de moi. Par conséquent il ne me confierait plus jamais d’autre méthode pour obtenir l’argent dont j’avais besoin. Par ailleurs Si je laissais passer cette occasion, je ne pouvais plus espérer obtenir de l’argent comme tout le monde. Je n’avais pas le choix. Alors j’ai accepté.
Comme me l’avait annoncé mon professeur, le soir, vers 19h30, je trouvai sous mon oreiller un paquet de Cartes. Chaque carte représentait une belle femme vêtue d’habits légers et transparents. Je mis du temps à contempler les physionomies de ces êtres irréels. C’était la perfection de la beauté.
Puis vint l’heure critique où il me fallut faire mon choix, choisir celle qui serait pour toujours mon épouse. Je n’avais aucun point sur lequel je pouvais appuyer mon raisonnement, car toutes étaient d’une égale beauté. Après un bon moment d’indécision, j’eus l’idée de faire mon choix par tirage au sort. J’éparpillai les cartes sur la table, je fermai les yeux, et ma main tomba sur une carte, au-dessus de laquelle je fis un petit signe dans un coin.
Le lendemain, je me rendis au marché pour acheter tout ce que le professeur m’avait demandé d’acheter, boissons et victuailles. Je disposai le salon selon les instructions du professeur, et je m’endormis à 20h30 dans mon lit.
L’épouse
A minuit, je sentis que quelqu’un me touchait pour mi réveiller avec douceur. J’ouvris un oeil, car j’avais encore sommeil. Dans la pénombre, je découvris qu’une femme essayait de me réveiller, sans brutalité avec des baisers et des caresses. Je lisais dans chaque de ses mouvements une tendresse et un amour profonds. Je me levai et me dirigeai vers le salon. Là, je fus accueilli par les applaudissements de mes visiteuses, je remarquai que toutes les femmes présentées sur les cartes étaient là, bien réelles et très belles.
Pendant plusieurs heures, toutes s’ingénièrent à me séduire par tous les moyens possibles, moyens dignes des enfants de la perdition. Tout m’incitait à succomber. Mais le professeur avait été strict sur ce point: ne connaître aucune d’elles avant le départ des seize autres. Car je ne reconnaissables plus celle que j’avais choisie, et je ne pouvais risquer ma vie en couchant avec l’une d’elles au hasard.
Voyant que je ne succombais pas à leurs avances, les femmes utilisèrent toutes les ressources de leur séduction diabolique. Chers frères et soeurs en Christ, je reconnais que sans la discipline d’endurcissement à laquelle je m’étais soumis pendant les cinq jours, j’aurais du succomber à l’assaut des provocations de ces 17 femmes. A quatre heures donc, elles me dirent au revoir et partirent comme elles étaient venues, c’est-à-dire en traversant les murs. L’une d’elle resta. C’était donc mon épouse, celle sur qui mon choix était tombé.
Celle qui n’était pas partie s’approcha de moi. Elle m’embrassa longuement. S’étant mise à coté de moi, elle me dit:
Mon amour, je suis contente de ta conduite de tout à l’heure, vis-à-vis de mes cousines. C’est pour moi un signe d’amour et de fidélité que de t’être abstenu de connaître au moins l’une d’elles. Moi aussi, je t’aimerai autant, pourvu que tu respectes mes exigences, qui ne sont d’ailleurs que celles d’une femme qui t’aime et qui veut faire ton bonheur. En dehors de la nourriture préparée par ta main, tu ne mangeras que des aliments que je t’offrirai, et pas ceux d’une femme. Quand tu rentreras à la maison, il ne faudra pas que ton retard dépasse deux heures.
Quand tu sortiras, à ton retour, tu devras d’abord prendre une douche et te changer avant de t’approcher de moi. Dans la maison, ne porte jamais de chaussures de cuir. En dehors de nous deux, personne ne doit connaître ma présence chez toi. Si par mégarde quelqu’un me voyait sans que tu sois au Courant, cette personne devra mourir ou devenir folle. Mais si la personne est de mèche avec toi, alors c’est toi qui perdras la vie ou la raison. Comme tu le vois, je suis très jalouse. En revanche, j’accepte de combler tous tes désirs avant même que tu me les dises. Quels que soient tes désirs, je les comblerai. Mon nom est Hélène MAGLOO. Appelle-moi Hélène tout court.
Telle est l’histoire de mon mariage avec Hélène.
Le lendemain, je compris pourquoi le professeur m’avait trouvé une femme comme solution à mon problème. Le matin, après ma douche, je trouvai sur la table un petit déjeuner copieux. Pourtant, il n’y avait pas de cuisinière à la maison, pas même un réchaud. Sans savoir d’où provenaient les aliments, je les mangeai avec beaucoup d’appétit. Lorsque j’ouvris ma garde-robe pour m’habiller proprement et partir pour mes cours – j’étais encore étudiant – j’y trouvai des habits neufs, des costumes dont je n’avais jamais soupçonné l’existence depuis ma naissance. Il y avait aussi des chaussures et des babouches. Toutes ces choses ne m’impressionnèrent pas. Hélène s’était jurée de combler tous mes désirs. Les plats que je trouvais sur ma table étaient ceux qui plaisaient à mes goûts, c’est à-dire les plats que j’aurais aimé manger ce jour-là. Comment cette femme devinait-elle mes goûts? Je ne le saurai jamais.
A propos des vêtements, Hélène m’avait remis un pantalon qui en valait six, un pantalon extraordinaire. Chaque fois que j’entrais dans la maison, et que j’en ressortais la couleur du pantalon changeait. Ce pantalon pouvait changer de couleur jusqu’à six fois, il pouvait reprendre sa couleur initiale à la sixième couleur. Avec Hélène comme épouse, c’était la belle vie. Le problème d’argent ne se posait plus. Chaque fois que l’avais besoin d’acheter un article quelconque – chose qui m’arrivait très rarement du fait que tous mes désirs étaient réalisés par Hélène – il suffisait simplement que je mette ma main dans ma poche, et elle en ressortait avec l’argent nécessaire pour l’achat de l’article désiré. Cet argent était « normal. » Je pouvais en jouir comme tout le monde sans risquer la mort ou la folle, ni même sans qu’il disparaisse après expiration d’un délai.
Ma femme avait mis une voiture à ma disposition. Seule elle et moi pouvaient la voir, en dehors de quelques initiés. Je l’empruntais souvent pour me rendre à mes cours. Elle ne roulait ni à l’essence ni au gasoil. En fait, je n’ai jamais été à une station service pour me ravitailler en carburant.
Chers frères et soeurs en Christ, Dieu est jaloux de nous, et Il souffre lorsque nous laissons les choses du monde pénétrer dans notre esprit (Jacques 4:5). Il nous recommande de L’aimer de tout notre coeur, de toute notre pensée et de toute notre force (Mat. 22:7). Si ces esprits démoniaques peuvent toujours être près de leurs partenaires, à combien plus forte raison Dieu peut être bien plus présent en nous par Son Esprit (Psaume 139). Alléluia!
Hélène, ma femme, avait un corps différent du nôtre. Elle ne semblait pas avoir d’os, et son corps avait la consistance d’une chambre à air. Quand j’exerçais une pression sur son corps, mes doigts se touchaient. Mais le côté qui m’avait immédiatement déplu en elle c’était son avidité sexuelle. J’étais tellement épuisé par nos relations dans ce domaine que je perdais souvent connaissance. Elle devait alors me ranimer en lavant mon visage avec une éponge trempée dans l’eau, ou en me donnant de petites tapes sur les joues.. Bref, la conception de l’amour était très différente entre Hélène et moi. Je me disais que je finirais un jour par y laisser la vie, car seul mon évanouissement pouvait me libérer de son étreinte de serpent.
Au début de notre union, je me disais qu’elle finirait bien par se fatiguer, ou que je m’habituerai. Mais rien de ce que j’avais pensé ne se réalisa. Au contraire, Hélène devenait de plus en plus possessive et agressive. Peu à peu, la joie que j’avais éprouvée pour ses bienfaits s’estompa, et l’amour fit place à la haine. Je cherchai un moyen ou une occasion de me débarrasser d’elle, mais je n’en avais pas le courage, à cause de tous les bienfaits qu’elle me procurait par ailleurs. Cependant, ma décision fut prise, et j’attendais l’occasion propice pour la mettre dehors.
Beaucoup de jours s’écoulèrent. Un Jour, à la sortie des cours, je vis de jeunes étudiantes. Il y avait parmi elles une très belle fille. Je pris du temps pour la contempler et l’admirer. Je la convoitai. Je me demandai une telle beauté n’était pas celle d’une revenante, car seules les mortes peuvent rivaliser avec une telle beauté. J’étais tellement plonge dans mes pensées que je n’avais pas remarque le temps passer. J’étais en retard pour rentrer à la maison.
Apres m’être déchaussé sur le seuil de la maison, je partis prendre ma douche et changer de vêtements. Après la douche, je partis expliquer mon retard à Hélène. Mais à la place où Hélène m’attendait d’habitude, je trouvai la belle étudiante. Je fus pris de peur en voyant cette fille dans la chambre d’Hélène. Je craignis de mourir ou de devenir fou. Je me demandai comment elle avait su que je l’avais convoitée. Comment avait-elle connu mon adresse? Comment était-elle entrée? Est-ce qu’Hélène l’avait vue? Sans faire attention à elle, je me mis à courir dans toutes les chambres à la recherche de ma femme, tout en criant que je n’étais pour rien dans la présence de cette fille dans la maison.
De l’endroit où elle était assise, la belle étudiante souriait devant mon désarroi. Elle s’approcha de moi et me dit:
– Ne me reconnais- tu pas, chéri? Je ne suis pas la fille que tu as vue en sortant de tes cours. Je suis ta femme Hélène MAGLOO. J’ai revêtu le corps de celle que tu as vue aujourd’hui. Voici les réponses aux questions que tu t’es posées au cours de la journée à propos d’elle : elle n’est pas une revenante, mais elle ne tardera pas à le devenir bientôt. Voici son identité. Chéri, je ne te donne pas ces renseignements pour que tu allies la chercher mais pour te montrer qu’en agissant ainsi tu me chagrines, car je t’aime à en mourir, et il m’est impossible de te perdre. D’ailleurs, que deviendrais-je sans toi? Comment puis-je penser partager ton amour avec une autre, aussi longtemps que tu ne parviens pas à me satisfaire? Ne m’en veux pas de même conduite de la sorte. Comprends-moi, chéri, je suis ici pour toi.
Elle me donna l’identité complète de la belle étudiante, tout en pleurant: prénom, nom, adresse, âge, etc… Deux jours après cette entrevue, j’appris la mort par noyade de la belle étudiante. Cette mort m’affecta profondément. Ma conscience me reprochait sa mort. Pourtant, je n’avais fait que simplement la regarder. Elle était innocente! Quant à moi, aucun doute n’était plus permis, j’étais sûr que c’était Hélène qui l’avait tuée par jalousie pour moi. De mon coté, je la pris en horreur, car elle était responsable de la mort de la belle étudiante.
Le temps passa encore. Hélène devenait de plus en plus morose, soucieuse, et parfois rêveuse. Un soir, après m’avoir considéré attentivement, elle me dit:
– Mon amour, j’éprouve un sentiment profond pour toi. Mon amour pour toi va grandissant. J’aimerais remettre à ta famille beaucoup de biens, dont six véhicules, trois camions et trois voitures. J’achèterai pour ta famille trois magasins dans le centre-ville, et deux résidences dans les meilleurs quartiers de la ville. Ces biens, je les donne en guise de dot à ta famille, puis je t’emmènerai, et nous irons vivre dans mon pays pour toujours.
Tout à coup, je compris ce qui tourmentait ma femme. Elle en avait assez de moi et désirait ma mort. C’était l’occasion tant attendue pour me débarrasser d’elle, mais nous n’en étions pas encore là. Pour le moment, il fallait que je trouve les mots pour refuser poliment son offre. Je dis à Hélène:
– Le gouvernement de mon pays n’est pas dupe, pour qu’un simple étudiant comme moi, sans ressources, puisse léguer a sa famille d’aussi grands biens. Après mon départ, tous les biens seront confisqués. Hélène me rétorqua qu’aussi vrai qu’elle était vivante, aucun des biens qu’elle remettra à ma famille ne sera confisqué. Je répondis que je ne serais pas présent pour vérifier la véracité de ses dires, et qu’il valait mieux ne pas en parler. Pour ne pas la vexer, je poursuivis:
– Je connais ton pays pour m’y être déjà rendu une fois. Il y a le calme et le silence. Le respect de la personnalité humaine, et la gentillesse de la déesse, y sont légendaires. Mais quant à y aller pour ne plus revoir les membres de ma famille, là je ne marche pas.
Malgré l’insistance d’Hélène, mon « non » fut catégorique. Il fallait que je mette fin à cette situation, qui n’avait d’ailleurs que trop duré, car je risquais de perdre ma vie en continuant de vivre avec elle. Notre union avait duré quatorze mois.
Le Professeur s’étonna lorsque je l’informai de mon intention de me séparer d’Hélène. Il voulut connaître les raisons qui me poussaient à prendre une telle décision. Je lui expliquai en détail l’insatisfaction sexuelle d’Hélène, la mort de la belle étudiante, ainsi que l’intention qu’elle avait de m’amener pour toujours dans son pays. Bref, j’invoquai l’incompatibilité d’humeurs.
Le professeur ne me cacha pas la difficulté d’une telle démarche, surtout qu’il ne se souvenait pas avoir connu un tel cas auparavant. D’habitude, ceux qui étaient mariés à de telles femmes consentaient d’accompagner librement leurs épouses, me dit-il. Il continua:
– Mais puisque tu es le premier à tenter une chose pareille, j’essayerai de demander une faveur à la déesse. Mais je te dis d’avance que ce ne sera pas facile. Un voyage dans l’univers de la déesse fut donc envisagé.
Le pacte
Nous retournâmes à la chute de TSHOPO, et le même scénario que la première fois se reproduisit: hypnose des soldats, invocation de la manifestation de la déesse, jaillissement du serpent à sept têtes, et apparition de la déesse.
Elle connaissait le mobile de notre visite et convoqua Hélène pour qu’elle donne son avis. Hélène apparut et déclara être déçue et humiliée de constater que son mari l’abandonnait, alors qu’elle comptait verser sa dot à sa belle-famille. Mais elle se ressaisit peu après, et déclara:
-Je reste, puisque je n’ai pas le choix. Sachez bien que c’est pas moi qui ai abandonné mon mari, mais que c’est plutôt lui qui m’abandonne. Puisque c’est lui qui m’abandonne j’exige donc qu’il reste vivre avec moi ici, ou alors qu’il me donne son petit frère en ménage.
De l’endroit où je me trouvais, je répondis au professeur:
– Aucune des exigences d’Hélène n’est réalisable. Il n’a jamais été dit dans nos conventions que je ne pourrai jamais me séparer d’elle, ni que certains membres de ma famille puissent trouver la mort à cause de moi. Je veux bien accepter toutes vos exigences, à condition que je puisse voir mes parents quand je veux et où je veux. Qu’aucun des membres de ma famille ne trouve la mort à cause de moi.
Le professeur et la déesse se retirèrent dans une chambre proche. Après un moment, ils revinrent dans la salle où nous nous trouvions tous. Comme pour rendre une sentence publique, la déesse déclara, à l’intention du professeur:
– Vu les services que vous avez rendus, nous vous accordons cette faveur, cher professeur. N’empêche que nous vous disons que c’est la première fois que nous nous trouvons dans une pareille situation. Nous espérons que ce sera la dernière, dans notre intérêt à tous.
Elle se tourna dans ma direction et me dit:
– C’est parce que tu es prêt à exécuter nos exigences que tu as la vie sauve. En réalité, Hélène avait pour mission de te ramener ici. Mais la pauvre t’a tellement aimé qu’elle n’a pas pu agir à l’encontre de ta volonté dorénavant, tu travailleras pour nous jusqu’à ta mort. Tu retourneras dans ton univers avec ton professeur. Il t’instruira sur tes nouvelles attributions. Dès la fin de cette réunion, tu signeras avec ton sang le contrat qui te liera à nous jusqu’à la fin de tes jours. Ce sera un pacte. Désormais, tu seras serviteur de la déesse Maharashathie, je te confirme au rang de » Diplômé » pour toute la zone Est. Tu n’es pas un novice pour que je te dise ce qu’il adviendrait de toi si tu voulais nous fausser compagnie.
On apporta les papiers et, à l’aide de mon sang, je signai le contrat de mes empreintes digitales. A 4 heures, nous rentrâmes à la maison comme la première fois.
Pendant quelques mois, jour après jour, le professeur m’enseigna mes nouvelles fonctions. Pendant le jour, je suivais des cours théoriques et, à minuit, nous nous rendions au cimetière pour compléter ma formation, pour me restaurer et me divertir.
En effet, depuis le moment où j’avais signe le pacte, j’avais eu droit aux égards dû à mon rang de Diplômé. Entre autres, j’avais le droit d’occuper une place au » restaurant » du cimetière, chaque nuit. (Voir plus loin la description de ce monde du cimetière).
Le professeur m’apporta d’autres catalogues dans le but de me documenter davantage. Ma nouvelle occupation consistait à » lier » les talismans. Ces talismans nous étaient envoyés par des clients, qui nous les envoyaient pour que nous y mettions une puissance. La plupart des commandes nous parvenaient de différents pays d’Europe, notamment de la France, de la Roumanie, de la Pologne, et surtout de l’Italie. En Afrique, nous recevions des commandes du Cameroun, du Gabon, de la Mauritanie, du Sénégal et du Zaïre. Pour le Zaïre, nous avions les villes de Kisangani et de Kinshasa.
Avec l’aide du professeur, j’avais ouvert une maison identique à celle qui existe à Kinshasa, dénommée « Maison Lion Gilbert. » La nôtre était baptisée « Maison Blanche Foire Kisangani. » C’était là que se trouvait mon bureau. A l’aide d’esprits servants, je réceptionnais les commandes et les expédiais après traitement. La différence entre notre Maison et celle de Kinshasa est que la nôtre était Indienne, tandis que l’autre était Égyptienne. Mais les deux maisons travaillaient pour un même but: gagner le plus d’âmes possibles à Satan.
Chaque talisman devait être « lié » au-dessus d’une tombe, suivant une prière appropriée. En d’autres termes, l’opération qui consistait à transférer une puissance, que nous désignons ici par le verbe « lier », devait se dérouler au-dessus d’une tombe. C’était pour que le talisman soit efficace, m’avait dit le professeur. Il m’indiqua les correspondances entre les divers cas évoqués par les demandes, et les prières appropriées à chaque cas. Le professeur, toujours lui, m’avait défini ce qu’était une planète, un horoscope et un » omitama, » dans le domaine de la magie.
Nos clients étaient du monde entier. Lorsqu’un Client nous écrivait pour la première fois, nous lui envoyions notre bulletin pour qu’il nous fournisse tous les renseignements dont nous pourrions avoir besoin plus tard. Nous exigions que le nouvel adepte nous fournisse les informations suivantes: nom des parents, des frères et sœurs, de l’épouse et des enfants éventuels, lieu et date de naissance, etc…
Lorsque nous avions toutes ces données en notre possession, le client pouvait alors acheter ses propres bijoux et nous les envoyer pour que nous puissions les » lier, » ou bien nous pouvions lui envoyer nos propres bijoux déjà travaillés en fonction de sa demande. A partir de ces données, en particulier la date et le lieu de naissance du client, nous déterminions son signe astrologique, qui nous permettait de trouver la planète de l’individu. En comparant la lettre de commande du client avec sa planète, nous pouvions voir ses carences. C’étaient ces carences, ou « omitama, » que nous incrustions dans les bijoux, qu’on pouvait alors » lier » au-dessus d’une tombe, à l’aide d’une conjuration ou d’une prière appropriée, pour former un talisman propre à l’expédition. La puissance d’un talisman était renouvelable, et restait limitée à un domaine bien défini. Enfin, la construction d’un talisman variait d’un individu à un autre. Elle dépendait du signe astrologique, de la planète, des besoins et carences des clients. C’est lorsqu’un talisman n’avait plus de puissance qu’il fallait le renouveler. Et à quel prix? Nous le verrons plus loin, à propos de la prière du vieux diacre.
Ainsi chaque nuit, je me rendais au cimetière pour travailler, pour me restaurer et pour me divertir. Si le courrier était abondant, je m’occupais d’une partie des commandes le soir, dans un cimetière quelconque, et je terminais l’autre partie la nuit au cimetière. Il y avait deux façons d’expédier le courrier: par voie normale, c’est-à-dire par la poste ordinaire, ou par voie occulte ou secrète, en utilisant des esprits errants ou des esprits servants. Dans mes travaux, pour ne pas confondre les moyens utilisés dans l’acheminement du courrier, je notais au-dessus de l’enveloppe, la nature du moyen utilisé, afin de m’en servir au retour de la correspondance. Après avoir goûté aux mets préparés au cimetière, il me fut impossible d’apprécier nos mets ordinaires. Aucun plat préparé dans notre monde ne pouvait rivealiser avec la cuisine du cimetière sur le plan du goût. C’étaient pourtant les mêmes denrées que celles que nous trouvions sur nos marchés. La différence venait des recettes. La cuisine du cimetière était exquise, comparée à la notre.
Pendant les sept années où je travaillai comme Diplômé, je ne consommai que des aliments du cimetière. D’ailleurs, c’est là que je me plaisais le mieux. J’y avais les petites amies. Telles étaient mes occupations dans le domaine de la magie indienne jusqu’au jour où il plut au Très-Haut de me sauver des liens du diable.
Chapitre 2 : Une série d’échec
( Chers frères et sœurs, veuillez télécharger l’intégralité du témoignage en cliquant ICI )
Gloire et louange au Seigneur Jésus-Christ!